Blessure d’abandon et souffrances affectives

Blessure d’abandon et souffrance affective

Le concept des 5 blessures de l’âme nous renseigne sur notre blessure d’abandon et nos souffrances affectives

Le concept des 5 blessures de l’âme que nous avons vu dans le précédent article (rejet, blessure d’abandon, humiliation, trahison, injustice) a initialement été mis en lumière dans les travaux de recherches du psychiatre américain John Pierrakos qui, lui-même, s’était inspiré de Wilhelm Reich, médecin, psychiatre, psychanalyste autrichien.

Lise Bourbeau a par la suite fait connaître ce concept à plus grande échelle dans son livre « Les 5 blessures qui empêchent d’être soi-même ».

Dans ma carrière en tant que thérapeute, coach, conférencier en bien-être et à titre personnel, j’ai beaucoup étudié le concept des 5 blessures de l’âme et de la blessure d’abandon et le partage aux personnes que je rencontre car c’est une base solide pour mieux comprendre nos scénarios de souffrance.

Je porte la réflexion sur la blessure d’abandon spécifiquement car elle suscite bien des difficultés dans les relations affectives. Chaque blessure porte ce qu’on appelle un masque ou un mécanisme de défense. Dans le cas de l’abandon, on parle du masque du dépendant. D’où la naissance de la dépendance affective entre autres.

Naissance de la blessure d’abandon

La blessure d’abandon se crée en très bas âge avec le parent du sexe opposé principalement. L’enfant a manqué de soutien de la part de ce parent, de nourriture affective voire physique dans certains cas. Ceci a généré une grande peur de la solitude.

Un changement affectif (naissance d’un autre enfant dans la famille, séparation de la mère et du bébé dans les premières 24 heures, hospitalisation, garde chez les grands-parents, un réel abandon d’un des deux parents…) peut avoir contribué à “ancrer la blessure”. Cette personne aura dès lors beaucoup besoin d’attention et de reconnaissance.

Le besoin d’attention et d’approbation en amour

L’abandon porte la personne à se sentir victime et à se retrouver inconsciemment dans des situations affectives qui la feront se sentir ainsi et lui apporteront de l’attention, même si négative. Elle peut être portée à soupirer, se plaindre et s’accrocher.

Penser que le fait de se montrer faible ou vulnérable fera en sorte que les autres vont l’aider davantage. Aimer parler d’elle amplement et devenir envahissante et faire fuir l’entourage ou dans un groupe. La personne a besoin de l’opinion des autres pour décider, afin de se sentir appuyée.

Ses actions et son aide envers les autres seront inconsciemment et facilement stimulées par une attente ou un profond besoin de retour d’affection ou de reconnaissance, certes ça peut être fait de bon cœur mais si on fouille plus loin, on y verra le besoin possible.

C’est pourtant se manquer de respect que se plier à l’autre pour de la reconnaissance. La personne pourra ainsi devenir encline à la manipulation pour arriver à ses fins, sans oublier le chantage ou le besoin de bouder comme un enfant. Mais que tout ça demande de l’énergie !

Cette personne a très peur de la solitude donc des séparations. Elle va bien si sa relation affective va bien mais… n’aime pas être célibataire. Sa vie affective influence l’état de son moral. Elle passera rapidement d’une relation à l’autre sans faire suffisamment le point et s’assurer que la mise en place d’une saine communication, basée sur la facilité mutuelle d’exprimer les émotions, parler de soi en toute authenticité, est là. Non, belle apparence, activités similaires et on y va ! Je caricature un peu mais bien souvent on n’est pas loin de ça. Qu’en est-il au fil du temps de la personnalité de fond qui répète les blessures, si ce n’est pas exploré ?

La sexualité pourra servir de marchandage pour avoir de l’attention. La personne affectée par la blessure d’abandon attire souvent des contrôlants de par son côté soumis et en manque d’attention. « Enfin, on me considère ! » Attention, ça risque de faire mal…

De là l’important de reconnaître les caractéristiques de la dépendance affective. Son énergie vitale est proportionnelle à la qualité de ses relations. Besoin d’être valorisé, validé par le regard des autres. Si cette personne se sent désirée elle se sentira plus importante, plus revalorisée. Le sexe pourra même servir à s’accrocher à l’autre mais alors à quel prix ! On s’éloigne de la profondeur d’une relation qui s’exprime par la maturité et des vibrations compatibles, au lieu de critères superficiels.

L’important, revenir à soi

Pour l’ensemble des blessures, il ressort que l’importance de revenir à soi est essentielle. On a le droit d’en avoir voulu à d’autres, aux parents, à soi mais aujourd’hui, on fait quoi ? On se plaint, on se moule à un faux personnage en soi pour se faire aimer ou on sort de cette coquille. Il importe de réaliser les types de masques que l’on porte en se documentant ou en se faisant aider. Sur cette blessure d’abandon, je travaille souvent en partenariat avec un kinésiologue.

Inutile d’accuser les autres pour nos souffrances car c’est rester accroché au passé et ainsi ne rien pouvoir y changer. On se donne le droit d’avoir souffert et on va vers la compassion envers soi et envers nos parents car ils ont soufferts eux aussi. Se faire aider sur le plan physique, émotionnel, parler à une personne de confiance, écrire nos états intérieurs, ne peut qu’apporter enfin la libération et dégager les entraves au bonheur.

Reconnaître une blessure d’abandon

Une blessure, c’est une douleur émotionnelle vive qui a été ressentie au cours d’une relation interpersonnelle (père et mère majoritairement) dans x situations, où l’un de nos besoins essentiels n’a pas été satisfait et qui a biaisé les perceptions. Les étapes de l’instauration d’une blessure passent par le fait qu’on vit une douleur suite à la difficulté d’être totalement soi- même par exemple, et ça prend forme en bas âge effectivement.

Finalement, il y a résignation et on finit par être ce qu’on pense que les autres attendent qu’on soit, pour qu’on se sente enfin aimé.

Une blessure peut naître d’un chaos émotionnel, d’un traumatisme qui a été vécu seul, dans l’isolement, sans en parler, mais ça a fait mal et de là, se sont enracinés des sentiments de rejet, d’abandon, d’injustice, d’humiliation ou de trahison.

Une blessure non guérie nous laisse vulnérable par le fait même. Ainsi, si une personne nous aborde et fait déclencher les mécanismes de cette blessure, sans même le savoir, nous aurons tendance à en vouloir à cette personne et pourtant elle nous offrait la chance de percevoir ce qui raisonne en nous au lieu de se retrouver dans l’accusation. Ceci ne veut pas dire de se laisser marcher sur les pieds.

La libération de nos blessures peut être un certain temps, source de désagrément. Elle demande de cesser de vivre dans le passé et d’aller vers le changement. Est-ce que l’amertume du passé a déjà aidé quelqu’un à mieux aller ? En arriver à voir un événement difficile de notre vie comme un apprentissage ou un agent de changement amorce une transition intérieure porteuse d’une énergie de vie et non de destruction.

Petits trucs pour repérer les blessures

À la fin de la journée, demandez-vous quelles sont les situations qui vous ont fait éprouver des émotions ou tentez de vous en rendre compte au fur et à mesure. Quand vous devenez conscient que quelque chose vous fait réagir, évitez de blâmer l’autre, pas plus que vous-même, soyez seulement attentif à ce qui se passe.

Portez attention aux fois où vous faites peut-être aux autres exactement ce que vous ne voulez pas que l’on vous fasse, cela même que vous leur reprochez. Pour modifier votre comportement, votre attitude, tentez de faire des liens entre votre réaction, la situation et votre blessure et portez attention si ça fait résonner ce que vous avez vécu avec votre mère et votre père, les marques que cela a laissé (peurs, colère, mal-être…) Osez devenir ouvert à vos émotions au lieu de les refouler. Prenez contact avec votre vulnérabilité.

Bref, une grande peur du rejet accompagne aussi la blessure d’abandon. Cette personne s’est un jour senti abandonnée au profit d’une autre personne ou de quelque chose. Par exemple, peut-être que le père travaillait à l’extérieur et n’était pas assez présent, que la mère était froide et peu maternelle, le parent préférait un frère ou une sœur.

Cette personne se sent comme incomplète face à elle même. Elle cherche à combler un vide par une présence de l’autre et même au risque que cela soit à son détriment dans le respect de ses réels besoins (tendresse, écoute, respect).

Cette personne attire l’attention sur ses problèmes, ce qui peut les maintenir. Le besoin d’être désiré sexuellement suscite un faux sentiment d’importance aux yeux de l’autre. Le fondement des relations affectives peut partir sur une mauvaise base qui ne tient pas compte des dessous psychologique des personnalités. La peur de la solitude trouve une façon de se combler mais quelle déception risque de se pointer au fil du temps !

La répétition des scénarios est là tant qu’on ne se dit pas STOP ! que dois-je changer pour cesser de me faire mal. La personne se cache plutôt la vérité que d’oser admettre sa souffrance et son besoin d’aide.

On pourrait écrire si longuement sur ce sujet mais je suis conscient que bien que sommaires, ces quelques pistes de réflexions si bien appliquées, peuvent vous aider à trouver davantage de mieux-être et augmenter votre sérénité affective face à cette blessure d’abandon.

Guérir ses blessures mais aussi ses traumatismes

Mon expérience m’a montré que “guérir ses blessures” était parfois insuffisant pour se libérer pleinement de ses difficultés, relationnelles notamment.. Certaines personnes ont été traumatisées dans leur enfance (naissance difficile, viol, agressivité ressentie de toute sorte). On parle “d’enfant insécure ou de psychisme insécure. En complément d’un travail sur les blessures, il est parfois indispensable de travailler sur les traumatismes non résolus.

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