Filtres du mental : nettoyer ses filtres

Filtres du mental : nettoyer ses filtres

Se défouler sur les autres

Nous vivons dans un monde matériel où les objets ont une substance concrète et visible. De leur côté, les émotions sont invisibles mais n’en sont pas moins de puissantes forces reconnues comme réelles parce qu’expérimentées. Mais attention, nos émotions peuvent souvent être le reflet de filtres inconscients et de fidélités inconscientes.

« Projeter nos déchets sur les autres », c’est facile et destructeur.

La colère, l’agressivité et la mauvaise humeur, par exemple, pour ne nommer que ces émotions désagréables, laissent des traces sur la personne qui les reçoit. Si se défouler de sa mauvaise humeur sur quelqu’un soulage momentanément l’émetteur, par contre, l’autre, le récepteur, celui qui reçoit la charge émotionnelle en porte le fardeau.

C’est ce que j’appelle recevoir les déchets des autres. Se défouler sur quelqu’un est un manque de maîtrise de soi. Il n’est pas facile de se maîtriser, pourtant il existe des moyens pour y parvenir. Je ne parle pas ici des échanges qui doivent se faire entre deux personnes pour se comprendre et s’expliquer, je fais référence uniquement au trop plein négatif qu’on peut parfois ressentir et dont on se sent justifié de reporter sur les autres.

On connaît tous l’histoire de l’homme humilié au travail par son patron qui rentre à la maison et bat sa femme sans qu’elle comprenne pourquoi, qui, elle-même frustrée et se trouvant injustement traitée, se défoule sur son enfant; ce dernier, impuissant et blessé, sort dehors et donne un coup de pied au chien pour se libérer. Peut-être est-ce simpliste comme scénario, c’est pourtant ce qui se passe dans la réalité des causes et des effets.

Comment échapper à ce cercle vicieux ?

C’est à chacun de tisser sa trajectoire vers plus de maîtrise. Certains diront que les blessures d’enfance sont si fortes que nous ne sommes pas responsables de nos projections. Dans un sens oui, mais est-il interdit à l’être humain de s’élever au-dessus de ses comportements acquis ?

Les émotions que nous ressentons – quelles qu’en soient la cause – nous appartiennent, ce n’est pas le voisin qui les vit, c’est nous. Les émotions peuvent se comparer à la naissance d’un incendie. Si on n’éteint pas les étincelles à temps, c’est toute la maison qui brûle. Si vous êtes assis devant le foyer de votre salon et qu’une étincelle jaillit sur votre chandail en laine, allez-vous laisser l’étincelle faire sa place et vous brûler, ne pas l’éteindre sous prétexte que vous n’êtes pas responsable de sa cause ? Évidemment, non.

Il ne s’agit pas non plus de nier nos émotions.

Bien au contraire. Avoir la lucidité de les regarder en face – sans hurler – être un observateur de ce qui se déroule en nous, va justement nous apprendre à porter seul notre fardeau, celui-ci se réduisant au fur et à mesure que la non-résistance prendra place. Au-delà de l’agitation et de la résistance, la paix existe dans un espace intérieur accessible à chacun d’entre nous.

D’après Annie Marquier, directrice de l’Institut du développement de la personne au Québec – qui jouit d’une solide formation scientifique – nous n’avons pas accès directement à la réalité parce que nous la percevons à travers notre filtre mental, nos perceptions plus ou moins limitées et déformées dépendant du degré d’ouverture de notre filtre. Le contenu du filtre est fait de croyances et dépend de la programmation du mental inférieur à partir des expériences passées, celles-ci logeant dans l’inconscient, ne sont pas remises en cause, ne sont pas accessibles à la conscience ordinaire, mais pourtant dirigent notre vie et nous limitent.

Le mental inférieur

C’est le mental automatique, n’est pas directement en contact avec le Soi (unité de conscience); le mental inférieur fonctionne comme un ordinateur, à partir des programmations construites dans le passé. Sa fonction est d’assurer la survie de la personnalité.

Le mental supérieur

C’est le mental abstrait qui est en contact avec le Soi (unité de conscience). Substance mentale vibrant à un taux supérieur. Réceptacle d’un plus large contexte de pensées. Nos réactions émotionnelles, physiques et mentales sont fonction de nos perceptions.

Conclusion : nettoyons les filtres de notre mental !

En laissant aller – en renonçant – à des contextes de pensées limitantes, soit : ne pas chercher la vérité, cesser de chérir nos opinions comme étant l’ultime, et se souvenir que ce que l’on pense consciemment n’est pas toujours ce que l’on CROIT au niveau inconscient. Déjà, ces simples pensées nous assouplissent simplement par l’attention que nous y portons.

On nettoie nos filtres en reconnaissant nos émotions et l’énergie qu’elles véhiculent. Les vivre dans le sens de se permettre de ressentir la totalité de ce qui est là. Puis, choisir consciemment ce que l’on décide de faire.

Se changer pour le mieux, c’est accepter de changer la perception que l’on a du monde, de soi-même et des autres, de façon à ce que cette perception soit de plus en plus proche de la réalité ultime dont les dimensions sont infinies. Au lieu de forcer les choses à partir d’un système déterminé à l’avance, on devient capable de s’adapter intelligemment au moment présent.

Nettoyer les filtres de notre mental en laissant aller les vieilles croyances limitatives qui nous font du tort, les rancoeurs … comment ? On ne peut les enlever de la conscience, mais on peut fermer le rideau de l’attention à ces contenus détestables. On peut choisir d’éclairer davantage les pensées nobles et éthiques que nous avons.

Comme le dit si bien le sage et ancien livre «le Yi-King», ” plutôt que de combattre le mal, progresser énergiquement vers le bien “

Alors, selon la paire de lunettes que nous mettrons, peut-être pouvons nous essuyer la buée qui bloque notre vision pour affiner notre regard.

Avec quelle paire de lunettes regardons-nous la vie : noires ou roses ?

Source : Caroline Anne Dussereault

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