Inventer ou réinventer sa vie

Inventer ou réinventer sa vie

Inventer ou réinventer sa vie : fatalité ou nécessité ?

Notre société moderne, qui évolue d’une manière croissante et exponentielle depuis 40 ans, surtout d’un point de vue technologique, commence à percevoir les limites de son “progrès infini”.

Dérèglementation climatique, chiffres alarmants concernant la santé (voir mon article notre société est malade), mal-être existentiel de plus en plus perceptible, cette évolution invite nombre d’entre nous à réfléchir sur les conséquences de nos modes de vie actuels. Ces limites permettent aussi, pour un certain nombre, la prise de conscience de faire des choix différents concernant la santé, l’environnement ou l’écologie.

Cette prise de conscience a invité et invite aujourd’hui un certain nombre d’humains à penser différemment sa vie voire à inventer ou réinventer sa vie. (Voir exemples de communautés qui se constituent autour d’actions éco-responsables – ex : Tera à toulouse) ou d’autres initiatives locales ou personnelles un peu partout en France)

Inventer ou réinventer sa vie n’est pas une mince affaire.

Seulement, inventer ou réinventer sa vie n’est pas aussi simple que cela. Pour ma part, j’avais préparé ce changement, que dis-je, cette transition, depuis plus de vingt ans. Prématurément conscient des difficultés que notre société allait rencontrer, je m’étais fait un plan d’évolution sur plusieurs années. Seulement, changer de vie ne s’improvise pas et n’empêche pas les contraintes auxquelles nous sommes nécessairement confrontées face à ces transitions

Car changer sa vie, c’est aussi changer sa personnalité, sa carrière, son environnement, ses relations. Cela est possible, mais j’alerte celui ou celle qui s’y aventurerait, se réinventer complètement est un sacré challenge, une introspection profonde est nécessaire. C’est le chemin d’un guerrier pacifique, presque un parcours initiatique.

Réinventer sa vie lorsque notre vie ne correspond plus à nos aspirations

Un jour, même si j’avais anticipé ce moment, j’ai été amené à faire un triste constat, celui que ma vie ne correspondait pas à mes aspirations.  J’avais envie d’être un autre, plutôt d’être moi-même, de vivre une vie différente, une vie plus épanouissante et moins conditionnée. Une vie plus autonome et plus libre tout « simplement ». Devais-je vivre ma vie entière avec cette envie de changement inassouvie ? La réponse était NON bien sûr.

La prise de conscience est un des premiers pas

La prise de conscience est le point de départ. Sans prise de conscience, pas de changement possible. Avoir ce désir d’une vie nouvelle à l’esprit, c’est déjà avoir un pied dans cette nouvelle vie !

Réinventer sa vie, pour n’y laisser entrer que des éléments validés et acceptés, mettre en accord sa vie avec ses idées, sa conscience, c’est s’autoriser enfin à exister pleinement. Cela peut paraître incongru à priori, et vos proches peuvent ne pas comprendre. Mais quand on en ressent l’envie profonde, la seule question qui se pose alors est : Comment faire pour réinventer une vie plus en accord avec ses valeurs ? Une vie qui a du sens ?

Réinventer sa vie et son environnement

Qu’on le veuille ou non, nous sommes le fruit d’une certaine éducation, d’un modèle de société et d’un environnement qui nous définissent. Je ne vais pas débattre aujourd’hui de ce qui répond de l’inné ou de l’acquis chez l’être humain. Je pars du postulat que l’environnement dans lequel nous évoluons conditionne pour beaucoup notre vie, c’est pourquoi il est nécessaire de déconstruire ce qui a été appris. C’est ce que je propose souvent dans mes accompagnements, prendre conscience des conditionnements et des dépendances qui altèrent notre bien-être.

En sortir est un vrai pas vers l’avant, celui de l’autonomie. Même si aujourd’hui je considère que ce pas n’est pas encore suffisant car j’ai constaté avec l’expérience, que devenir adulte, c’est comme le disait St Exupéry « être responsable », mais c’est surtout avoir la capacité, pour ne pas dire le courage, de construire sa « propre structure psychique », et là, il s’agit encore d’une autre aventure, encore plus délicate, surtout si nous avons été confronté à des traumatismes profonds ou des blessures importantes dans notre enfance..

Déconstruire ce qui résulte de la volonté des autres

Celui ou celle que nous sommes au plus profond de nous, ne correspond pas à cette personne que nous sommes réellement ? Vous ressentez une forme de frustration, d’emprisonnement ? Comment pourrait-il en être autrement ? Toute notre vie, nos parents, puis nos éducateurs et finalement la société dans son ensemble se sont ligués dans un but commun : faire de vous celui que l’on attend que vous soyez ! Ce que j’appelle souvent une « pédagogie noire ». Les médias, notre modèle de société, des relations aux croyances limitantes ou à l’inconscience voire l’insouciance de certains renforcent ces conditionnements et nous empêchent de nous libérer.

Désencombrer son existence et se dépouiller

Par quoi commencer pour se libérer ? En fait, il va falloir faire le tri et désencombrer son existence voire se dépouiller de tout ce qui nous encombre, nous “emprisonne”, nous maintient ou souhaite nous maintenir dans le “passé”, le conditionnement. Tout ce qui tient du désir de l’autre doit être mis sur la table. Et tout ce qui est en trop évincer de vos existences. C’est une démarche parfois difficile mais capitale

Vous n’avez besoin pour cela que d’être honnête avec vous-même. Vous allez alors identifier les domaines de votre vie qui ne vous plaisent pas et ceux qu’il vous faut réinventer selon vos aspirations. Le principal piège sera le filtre de vos croyances et de vos fidélités inconscientes. Mais aussi, ceux ou celles, à l’extérieur, qui voudront vous maintenir dans un “ancien” modèle, à leur insu, mais souvent, à l’image de leurs propres peurs ou croyances, qu’ils pourraient projeter sur vous.

Et là, le chemin est délicat car il faudra vous donner beaucoup de permissions, d’autorisations et oser vous débarrasser, progressivement, de ce qui relève du passé et vous empêche d’avancer dans le présent.

Il est très difficile de désapprendre quelque chose qui relève de nos habitudes. Aussi bien d’ailleurs que d’apprendre quelque chose de nouveau. Nos habitudes nous conditionnent également, c’est pour cela que le meilleur moment pour commencer sera maintenant et progressivement.

Changer son environnement

Que ce soit notre environnement personnel, familial, social ou professionnel, notre lieu et/ou notre type d’habitat, notre environnement dans son ensemble conditionne les actes de notre vie quotidienne. Autrement dit, nos conditions de vie dépendent beaucoup de notre environnement. Pour réinventer sa vie nous devons modifier notre environnement et changer nos conditions de vie ! 

Ce fut pour moi un point de « départ » : Oser quitter mon emploi, oser changer d’orientation, et enfin quitter la région parisienne pour initier un réel changement. Je le confirme aujourd’hui, ce fut bénéfique mais pas si simple. Mais c’était décidé, je voulais réinventer ma vie. Et aujourd’hui, je ne le regrette pas car de nouvelles perspectives s’offrent à moi, mais surtout, j’ai le sentiment d’être et de vivre, enfin, dans un environnement plus favorable à mon épanouissement. Je reste malgré tout vigilent car je sais que le changement est permanent et que la vie nous apporte parfois des épreuves afin de persévérer dans son être.

Les signes qui montrent qu’il est temps de changer votre vie

Il y a généralement plusieurs événements catalyseurs qui mènent une personne à prendre des décisions qui constituent un changement. Malheureusement, il est facile de vivre avec ces choix pendant longtemps avant même de se rendre compte de ce qu’ils révèlent. La clé pour comprendre ce qui se passe dans votre vie est de reconnaître ce que vous ressentez intérieurement. Si vous vous sentez anxieux, mécontent, frustré ou que vous éprouvez de l’amertume, cela pourrait être un moyen que le corps utilise pour vous dire qu’il est temps d’essayer quelque chose de nouveau.

Et même si elle est très connue, cette citation de Sénèque viendra forcément clôturer cet article… 

« Ce n’est pas parce que c’est difficile qu’on ne le fait pas, c’est parce qu’on ne le fait pas que ça devient difficile ».

Sénèque