Société malade : Comment agir au mieux ?

Notre société est malade : Comment agir au mieux ?

« Ce n’est pas un signe de bonne santé mentale que d’être adapté à une société malade »

Jiddu Krishnamurti

Préambule : Loin de moi de faire peur au travers de cet article. Seulement d’alerter, au même titre que l’écologie, des risques que l’on encourt dans l’avenir au niveau de la santé. Cet article se veut préventif et permettre au lecteur d’orienter sa vie vers davantage de conscience.

Question : Avez-vous déjà entendu l’expression “L’argent est le nerf de la guerre” ? Si on réfléchit un peu à cette expression, on peut voir toute la violence que cette expression, banalisée, emporte avec elle. Mais de quelle guerre parle-t-on ? La guerre économique ? Celle de la con-sommation ? Si tel est le cas, je vous invite grandement à con-sacré du temps à l’essentiel, (pendant qu’il en est encore temps) à la beauté, à la bonté, à la vérité, à la nature, la vie, la générosité, l’amour, à votre bien-être et à votre santé !

Avec toute ma bienveillance. Arnaud

Colloques et conférences

Cela fait des années que je participe ou que j’assiste à des colloques ou des conférences sur la santé, notamment la santé au travail. Voir mes derniers articles à ce sujet :

Le constat concernant les chiffres des principales maladies chroniques est très inquiétant voire alarmant.

Pour ne citer que les plus importants, voici quelques chiffres.

Chiffres clés concernant la santé en France

En 2009, 28 millions de personnes ont déclaré suivre un traitement périodique (au moins six fois par an) pour une même pathologie, (rapport la prise en charge et la protection sociale des personnes atteintes de maladie(s) chronique(s) du Haut Conseil de la Santé Publique).

En 2010, 15 millions de français souffraient de maladies chroniques, soit près de 1 sur 4 (Rapport BAS ministère de la Santé).

En 2014, on comptait plus de 4 millions de diabétiques(3 millions traités pharmacologiquement auxquels il fallait ajouter entre 400 000 sans traitement pharmacologique et 700 000 diabétiques qui s’ignorent. (Bulletin épidémiologique hebdomadaire 30-31 du 12 novembre 2014 de l’Institut national de veille sanitaire).

En 2016, plus de 10 000 affections psychiques au titre des accidents du travail: 112 jours d’arrêt pour les affections psychiques reconnues en accident du travail, contre 65 jours en moyenne pour tous les accidents du travail confondus. (Assurance maladie)

Depuis 2017, 355 000 nouveaux cas de cancers/an(Institut national du cancer)

34% des travailleurs touchés par des pathologies dorso-lombaires ou troubles musculo-squelettiques (Assurance maladie)

20% des actifs sont atteints d’une maladie chronique– cancer, maladie psychique, diabète, pathologie cardiaque etc. (Assurance maladie)

50% des arrêts maladie de plus de 6 mois se soldent par une perte d’emploi (Assurance maladie)

Plus d’un million/an de salariés relève d’un avis d’inaptitude partielle ou totale(l’inaptitude en 50 questions – DIRECCTE Pays de La Loire)

480 000 situations/an de souffrance psychique au travailburn out, trouble anxieux etc. (Institut national de veille sanitaire)

La France arrive en tête du classement mondiale des dépressions– 1 personne sur 5 aurait un trouble psychiatrique chaque année en France contre 1/10 pour le cancer (Institut Pierre Deniker)

Les pathologies psychiatriques sont au 3ème rang des maladies les plus fréquentesaprès le cancer et les maladies cardio vasculaires et première cause d’invalidité et arrêt de maladie longue durée (Institut Pierre Deniker)

La maladie mentale est la première cause d’absentéisme au travail: anxiété – troubles de l’humeur – addictions (Institut Pierre Deniker)

On diagnostique 40 000 nouveaux cas d’épilepsie en Francechaque année soit plus de 100 cas par jour. On estime que 5% de la population peut à tout moment faire une crise. 

La santé en entreprise

La santé en entreprise se présente aujourd’hui comme une variable essentielle de la vie professionnelle. La santé dégradée dégrade la santé de l’entreprise mais pas seulement. Elle impacte également les finances de l’entreprise et les finances publiques.

En 2018, on compte 4,59% de taux d’absentéisme (9ème baromètre de l’Absentéisme et de l’engagement)

1% d’absentéisme coûte 1,87% de la masse salariale (Etude Absentéisme et impact sur l’entreprise OSTRA). Cela représente des coûts astronomiques pour les entreprises : Plus de 60 Milliard dans le secteur privé. En 2010, les dépenses de santé représentaient plus de 12% du PIB de la France.

Pour les maladies concernant l’obésité, le diabète, les maladies cardio vasculaires, les maladies mentales et le cancer, on estime le montant de ces coûts de santé pour la Sécurité sociale à plus de 90 milliards d’euros. Assourdissant…

Société psycho-toxique

Christophe André avait bien raison de me dire, il y a 5 ans, que notre société était, je cite, « psycho-toxique ». Au regard des chiffres annoncés plus haut, qui en doute encore aujourd’hui ?

Alors oui, notre société est malade, j’oserai dire presque folle. Le progrès n’a fait qu’accentuer les rythmes effrénés de production et même si je reconnais le progrès dans de nombreuses disciplines, il montre ses limites dans sa capacité à nous apporter réellement du bien-être au travail et dans nos vies.

La prise de conscience n’est plus à faire. Le temps est venu de l’action et surtout, de la prise de décisions individuelles, collectives et politiques. Mais comme rien ne bouge vraiment, à moins d’une crise majeure dans notre société, j’invite chacun à prendre ses propres responsabilités, et surtout à engager des actions pour préserver sa santé et sa vie !

Comment vivre dans une société malade ?

Chaque matin, on pourrait se poser une question quand on sent que notre société malade pèse sur notre vie comme un fardeau : Comment vivre dans un monde où tout va mal ? Et, quelle est la bonne attitude à avoir quand on nous submerge de mauvaises nouvelles et que l’on nous rend constamment soucieux pour notre avenir ? Autant de questions auxquelles je médite depuis bien longtemps…

L’effet pervers des mauvaises nouvelles.

A de très rares exceptions, les nouvelles diffusées sur les médias ne véhiculent que de la lourdeur psychique. On ne diffuse que très rarement de bonnes nouvelles qui nous tirent vers le haut, nous inspirent ou nous donnent envie de nous investir pour donner le meilleur de soi-même.

Au même titre que les conditionnements éducatifs, pédagogiques et professionnels auxquels nous avons pu être confrontés depuis notre naissance (ce que je nomme souvent la “pédagogie noire”), le conditionnement médiatique a un effet pervers car il agit comme des suggestions hypnotiques. A force d’entendre répéter encore et encore des messages négatifs, nous finissons par les intégrer au niveau inconscient et nous y réagissons émotionnellement par une forme d’abattement.

Que l’on soit clair, concernant les mauvaises nouvelles, il ne s’agit pas de faire la politique de l’autruche et d’être dans le déni de ces nouvelles préoccupantes.  A l’instar de la psychologie positive qui nous invite à regarder la réalité de nos émotions en face, agréables comme désagréables, nous pouvons agir concrètement pour y faire face, mais dans la réalité, elles nous donnent plutôt un sentiment d’impuissance. Elles ne font que se déposer en nous, consciemment et inconsciemment, sans que nous puissions y faire quoi que ce soit. 

Reprendre le pouvoir sur Soi

Mais il faut bien comprendre que nous avons réellement le pouvoir de bloquer le flot chaotique de ces informations négatives, notamment en se connectant le moins possibles à elles mais aussi en se posant des questions sur ce qui est possible de faire : Quelles actions concrètes puis-je accomplir pour l’écologie ou l’entraide dans mon quartier ? Qu’est-il possible de mettre en œuvre, ici et maintenant, dans mon environnement immédiat ? Comment réorienter sa vie pour avoir une vie plus agréable et plus proche de ses aspirations ? Comment éviter de se surmener au travail et comment exercer une activité suffisante à sa vie ?

De cette façon, nous ne subissons plus passivement l’impuissance de la non-action.

Le Dalaï lama affirme « que le premier pas pour faire cesser la guerre dans le monde est de faire cesser la guerre en soi », alors commençons par 

« advenir ce que nous souhaiterions que le monde devienne ».

Gandhi

Les questions à se poser

Pour conserver notre équilibre énergétique, entre nos pensées, nos émotions et nos actions, il est indispensable d’identifier quelles sont les zones de conflits ou de mal être dans son existence présente, dans son environnement, au sein de son cercle familial, de ses collègues, de son environnement professionnel, de ses amis et surtout de son travail ? Et de trouver des pistes pour y remédier. Enfin, quelles actions on va pouvoir poser concrètement et faire maintenant. Voilà les véritables questions à se poser, mais surtout, les actes à poser.

C’est ce que j’ai décidé de faire en changeant de vie, même si je préparai ce changement depuis très longtemps, ma décision a été prise, réinventer ma vie. Mais ce sera le sujet d’un prochain article.

En attendant, je vous suggère de réfléchir aux moyens de préserver votre santé et d’orienter votre vie vers davantage de bien-être.

Les 5 principaux critères du bien-être au travail

Afin d’éviter de s’enfermer dans une société malade, il est important de garder à l’esprit ce qui constitue notre bien-être au travail. Pour rappel, voici les cinq principaux critères du bien-être au travail : 1/ Une bonne santé 2 / L’estime de Soi 3/ Des émotions agréables 4/ Des relations sociales (non toxiques et non dépendantes) 5/ Un investissement raisonné

Pour aller plus loin dans la prise de conscience et dans les solutions envisageables, je vous recommande deux ouvrages : Le premier, « La barbarie douce » de Jean-Pierre Le Goff, que j’avais découvert en 1999 (et malheureusement encore et toujours d’actualité), qui synthétise très bien certaines causes du mal-être existentiel de notre société actuelle, et le second, « Libérons nous des chaînes du travail et de la société de consommation » d’Abdenour Biddar, qui a le mérite de proposer des pistes assez intéressantes pour remodeler notre système, notre société et construire une vie plus saine et plus équilibrée.

2 suggestions de livres

La barbarie douce et Libérons-nous !

Présentation : Depuis les années 1980, la “modernisation” est partout à l’ordre du jour. Mais au nom de la nécessaire adaptation aux “mutations du monde contemporain”, c’est bien souvent une véritable “barbarie douce” que cette modernisation aveugle installe au cœur des rapports sociaux. C’est ce que montre Jean-Pierre Le Goff dans ce livre, dans deux champs particulièrement concernés par le phénomène : l’entreprise et l’école


Société malade et liberté
Présentation : Notre quête d’égalisation des conditions sociales outrepasse la simple question économique. Le revenu universel ne serait pas qu’un simple facteur économique et social, mais une invitation à réfléchir sur de nouvelles formes de liberté, de vivre en commun.